2000 migrants en attente...
- vr4429
- 25 août 2015
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Lundi, plus de 2000 migrants sont entrés en Europe depuis la Serbie par la frontière hongroise, alors que l'Union européenne fait face à l'une des plus graves crises de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.
La «route des Balkans de l'Ouest», empruntée par des milliers de migrants voulant se rendre en Occident, cristallise désormais l'attention, alors que l'UE fait face à la pire crise de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la seule journée de lundi, 2093 personnes ont traversé la frontière serbo-hongroise, a indiqué la police dans un communiqué. Un chiffre qui s'ajoute aux plus de 125.000 migrants entrés dans l'Union européenne depuis janvier par la Macédoine, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, l'Albanie, le Monténégro et le Kosovo. L'année dernière à la même période, ils étaient 8000, selon l'agence Frontex chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen.
Dépassée par l'afflux de personnes arrivant par la Grèce, la Macédoine a déclaré la semaine dernière l'état d'urgence et fermé sa frontière pendant trois jours, repoussant les migrants tentant de s'introduire à coups de matraques et de grenades assourdissantes. Depuis, au moins 7.000 personnes ont rejoint la Serbie voisine, dans l'espoir de se rendre en Hongrie, membre de l'UE, avant que celle-ci n'achève la construction d'une clôture barbelée, le 31 août. Lundi en fin d'après-midi, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel réunis à Berlin pour un sommet sur l'Ukraine, ont fait une déclaration conjointe sur la crise migratoire, qu'ils ont qualifiée d'«extrêmement grave», «exceptionnelle mais qui va durer».
«Un désastre pour l'Union européenne»
L'Autriche, très touchée par cette crise migratoire en raison de sa situation -frontalière à la fois de l'Italie et de la Hongrie, elles-mêmes en première ligne des arrivées de migrants-, doit proposer lors du sommet un plan d'action en cinq points. Celui-ci prévoit d'intensifier la lutte contre les réseaux de passeurs, une répartition «plus équitable» des réfugiés entre les pays de l'UE, une coopération sécuritaire renforcée, une aide aux pays d'origine des migrants et une «stratégie d'asile à l'échelle européenne». «C'est un désastre humanitaire, un désastre pour l'Union européenne tout entière, et il est urgent que nous nous penchions sur la situation dans les Balkans de l'Ouest», a déclaré lundi le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz. «Nous devons trouver une nouvelle stratégie pour soutenir la Grèce et les pays des Balkans occidentaux», a-t-il ajouté au cours d'une visite en Macédoine.
Mais ces pays des Balkans ne sont pas seulement des pays de transit pour ceux qui fuient les violences en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan; ils sont aussi des pays de départ, avec des milliers d'habitants migrant vers Europe occidentale. Sur les 44.000 migrants en situation irrégulière repérés aux frontières de ces pays avec l'Union européenne au premier trimestre 2015, 27.000 étaient, selon Frontex, des ressortissants des pays des Balkans de l'Ouest.
Cela s'explique par une situation économique «désastreuse», avec une croissance inexistante, un chômage très élevé et de très faibles investissements, analyse Dusan Reljic, de l'Institut allemand pour les affaires internationales et sécuritaires (SWP), un centre d'études. «Le salaire moyen, en Macédoine, est de 350 euros, encore moins qu'en Chine», selon cet expert des Balkans. «A peu près la moitié de ceux qui demandent l'asile en Allemagne sont originaires des Balkans de l'Ouest.» Les perspectives d'adhésion de ces pays à l'UE «se sont en grande partie envolées, et les pauvres parmi les pauvres y ont abandonné tout espoir d'améliorer leur situation et de parvenir, un jour, à une vie digne», estime-t-il.
Source : Le Figaro
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