ART et TRANSGRESSION
- vr4429
- 25 juin 2016
- 2 min de lecture

Récemment, j’ai visité la reconstitution de la grotte Chauvet, à Vallon Pont d’Arc. Je passerai sur son emballage « tout béton » et sur le côté vulgairement mercantile de la chose : C’est l’intérieur que j’ai retenu. Savoir qu’ont été fidèlement reproduits ici des dessins datant de 36 .000 ans (360 siècles !) pourrait laisser indifférent s’il s’agissait d’un barbouillage plus ou moins maladroit et naïf… or, il n’en est rien. On y trouve une surprenante modernité, doublée d’un évident talent artistique, donnant à penser qu’il y avait une forme de culture et de sensibilité chez nos lointains ancêtres.
Lorsqu’on parle d’art, on parle de créations touchant à notre sensibilité, provoquant une émotion, suscitant un plaisir esthétique… du moins était-ce vrai du temps de nos grands parents, avant qu’on ne nous inflige ce nouvel « art » dit contemporain, ou conceptuel.
Un concept, c’est la compréhension qu’on a d’une chose. En matière d’art, la primauté de l’idée qu’on se fait de l’œuvre sur sa réalité matérielle. Ici, plus d’émotion, plus d’esthétique : on ne nous demande plus d’admirer une œuvre, mais de la comprendre.
Un domaine dans lequel le « concept » est difficile à faire passer, c’est la musique : si on veut dépasser une musique « descriptive » comme « Les tableaux d’une exposition » ou « Pacific 231 » pour passer à une musique abstraite, on parvient vite à une sorte de non-musique. C’est déjà moins vrai en ce qui concerne la littérature, mais là où le « conceptuel » peut donner toute sa mesure, c’est dans les arts visuels, architecture, peinture, sculpture, spectacle…
Dans ces domaines, des pseudo artistes, adoubés par des experts auto-proclamés, grassement subventionnés sur le dos du contribuable, et adulés d’un public de snobs et de grandes prêtresses du non-sens peuvent s’en donner à cœur joie !... Ils ne s’en privent pas.
J’ai un jour subi une pièce de théâtre, dans un non-décor lugubre, jouée (?) par des créatures accroupies, dos tourné au public, échangeant plus de silences que de cris et de propos d’ailleurs parfaitement abscons.
Mais le summum de l’art, pour ces esthètes d’un nouveau genre, c’est de choquer, de transgresser, « d’inviter le chaos » comme l’avouait Anish Kapoor en parlant de son gigantesque « Vagin de la Reine » dans les jardins de Versailles.
Ce n’est nullement anodin : cela s’appelle la perte du sens des valeurs, étape qui précède la perte du sens moral, pour les tenants de la « révolution permanente ».
Hervé
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