Cette Amérique qui ne ressemble plus à ce qu’elle était...
- vr4429
- 14 juin 2018
- 4 min de lecture

En bénissant l’Amérique, Dieu lui a imposé des devoirs, comme il en a exigés des rois de France depuis le baptême de Clovis. Il ne lui a pas donné plus de droits qu’aux autres nations. Un regard bienveillant du Créateur que les habitants du Nouveau Monde prennent le risque de perdre en nous faisant entrer dans la Troisième Guerre Mondiale après nous avoir fait sortir de la Seconde.
En 1941, la Charte de l’Atlantique solennisait l’entrée en guerre des Etats Unis pour une croisade qui reste, aujourd’hui encore, un modèle de ce qui se fait de mieux dans l’engagement militaire contre la barbarie, après d’autres, tous aussi héroïques mais remontant à des temps plus anciens. Les Chartes dont se prévalent, aujourd’hui, les Etats Unis pour allumer des foyers de guerre un peu partout dans le monde, ne méritent ni la majuscule du mot, ni le mot lui-même, tant les motifs de leurs interventions perdent de leur raison, le sacrifice de leurs militaires de ce qu’il peut avoir de sacré et l’engagement de leur pays de ce qu’il peut avoir de rassurant pour la stabilité du monde.
Ce que l’Amérique, autrefois, prenait soin de faire à l’endroit, elle se laisse aller, aujourd’hui, à le faire à l’envers, au grand effroi du Bon Dieu qui voit aujourd’hui ce grand Pays s’acquitter, désormais, de missions dont on peut douter qu’Il ait envie, cette fois, de les bénir.
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats Unis ne disposaient pas d’énormes capacités militaires. Assommés par l’attaque surprise des Japonais à Pearl-Harbor, certains généraux ont, au début du conflit, émis franchement des doutes sur la possibilité d’une victoire sur leurs agresseurs en raison de la faiblesse de leur armement. A cette époque, l’Américain n’avait pas plus qu’un autre l’âme guerrière et le gigantesque complexe militaro-industriel, qui naîtra sous la présidence d’Eisenhower, n’était pas encore là pour le pousser à s’attaquer aux autres au moindre prétexte. L’Amérique a fini par vaincre le Japon, non pour avoir pris l’initiative la première ou pour avoir voulu faire plaisir à ses fabricants d’armes, mais parce qu’elle avait été agressée et qu’elle a pu mettre très vite en marche sa production industrielle au service de la guerre … Mais seulement après que celle-ci ait été déclenchée contre elle.
Aujourd’hui, la situation est totalement inversée, inversant de la même façon l’esprit des dirigeants américains. Inventeurs du marketing, de la création artificielle des besoins, de la manipulation de la demande et de l’élargissement des marchés à l’infini, craignant, de surcroît, la surproduction comme celle qui fit exploser leur économie en 1929, ils savent que ce qui est produit doit être écoulé de toutes les façons. S’agissant d’automobiles, de cacahuètes ou de soja, vouloir que les gens les consomment à tout prix peut avoir des incidences fâcheuses sans obligatoirement faire des morts. S’agissant d’armes, les effets sont tout autres.
Imaginer que les peuples peuvent s’abstenir de s’entretuer est une vue de l’esprit. Le premier geste violent de l’Humanité – selon la Bible - remonterait à la toute première famille venue sur la Terre qui ne comptait, alors, que quatre personnes. Ce besoin funeste de frapper son semblable est donc né en nous bien avant que nous soyons nombreux. Pour autant, la nature des uns, la culture des autres, les règles apprises, les vertus données par la grâce, les leçons du passé ont conduit des peuples, des pays, des régions du Monde à chasser la guerre jusque dans leurs pensées. Ce qui n’a jamais empêché celle-ci de resurgir à tout moment, ou même de surgir pour la première fois, non pas parce que la nature, la culture, les règles, les vertus et les leçons avaient été oubliées, mais parce que des fabricants, des marchands ont besoin, pour vivre, que d’autres meurent, augmentant sans cesse, perfectionnant sans relâche des articles de morts en créant chez des clients qui n’en n’éprouvaient aucune nécessité, le besoin de s’en servir.
Les peuples qui vivent en paix appauvrissent le marché des armes, menacent le pouvoir d’ingéniosité de ceux qui les inventent, le pouvoir d’achat de ceux qui les fabriquent et le pouvoir de ceux qui, d’en haut, en font leur trône.
Des historiens américains ont affirmé que le complexe militaro-industriel des Etats-Unis faisait déjà peur au président Eisenhower, lequel craignait que la décision d’engager son pays dans un conflit armé ne relève plus de son seul commandement, mais de cette usine toute puissante pour qui la politique étrangère devait obéir à la nécessité première de vendre des armes … A défaut, de tester leur efficacité en situation réelle, comme le fit Adolf Hitler à Guernica en 1937, dans le cadre d’une répétition générale avant la grande confrontation qui allait suivre … Mais Eisenhower n’était pas Hitler. Il ne faisait pas la guerre pour faire la guerre, ce qui pouvait valoir à son pays des grâces du Ciel que ses successeurs d’aujourd’hui sont moins sûrs d’obtenir pour leurs tous récents engagements aux quatre coins du Monde.
Pour se donner le prétexte d’intervenir militairement où ça leur plaît, les Etats-Unis en sont arrivés à nous lire des déclarations préliminaires qui créent le doute dans nos esprits dès les premiers mots de la première phrase. Au-delà des raisons qu’ils s’efforcent de nous donner, on ne pourra jamais s’empêcher d’en imaginer d’autres … plus secrètes … plus sournoises … ou tout bonnement plus militaro-industrielles.
Le jour où l’idée leur viendrait de soutenir militairement - pour prendre un exemple qui peut paraître amusant à la première lecture - une rébellion en Bretagne, les gens du pays – pas si bêtes – penseraient tout de suite que les Etats-Unis auraient eu cette intention juste pour tester leurs nouveaux missiles Tomawak, ou même – qui sait ? - pour ruiner notre blé noir au profit de leur maïs ! … Pour peu que des bombes soient lâchées, même par erreur, sur la basilique de Sainte-Anne d’Auray, Jésus, qui est toujours resté très attaché à sa Grand-Mère, ne leur donnerait probablement pas, sur ce coup-là, sa Bénédiction.
Luc KEROG - VPF 56
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