Ils livrent nos églises aux barbares

On croyait avoir tout vu après l’ignominieux attentat islamiste de Saint Etienne du Rouvray. Et puis le lendemain des obsèques solennelles du père Hamel supplicié, il y eut l’église Sainte Rita : Elus molestés, fidèles gazés, prêtre jeté à terre devant l’Autel par les forces de l’ordre. A chaque fois une bulle médiatique se formait aussi vite disparue qu’elle était apparue. Les principaux acteurs et victimes des événements tournaient leur regard sidéré vers les caméras de télévision, leur bouche tendue vers les micros qui leur garantissait un auditoire, une tribune pour traduire leur indignation. Les médias brodaient à la va-vite une histoire comme un conte pour enfants les aidant à mieux se coucher : Les scènes de fraternisations interreligieuses après l’assassinat du prêtre pendant la messe, une histoire à cauchemarder debout sur les dangereux intégristes expulsés de l’église Sainte Rita. Et si le prêtre égorgé voir décapité selon des rites ancestraux et barbares n’était pas de toc, on apprenait qu’un hebdomadaire doutait de la qualité d’abbé de Jean François Billot tiré par les pieds en dehors de son église par des CRS.

Il aurait été intéressant de ne pas s’arrêter à ces vagues souvent sincères d’émotion qui annihile le temps et au lieu de passer très vite à autre chose, s’attarder sur les conséquences des sacrilèges et des profanations afin qu’ils ne deviennent pas par la suite des causes de scandale, des pierres d’achoppement pour nos actions futures. Le cas de Sainte Rita est sur ce point très instructif car derrière le symbole, il y a une réalité qu’il ne faudrait pas négliger. Tout juste évacuée, l’église Sainte Rita fut la scène de destruction, de pillage en règle, d’un bétonnage systématique, voir même compulsif de la part de l’entreprise chargée par le promoteur immobilier de condamner le lieu de culte. Bancs pour les fidèles brisés, boiserie arrachée puis disloquée, chaire, fauteuils, tabernacle emportées. Le lendemain même, les CRS venaient à nouveau pour sécuriser le travail d’ouvriers qui avaient fait tourner la bétonneuse jusqu’à fort tard la veille au soir.

Au-delà des questions matérielles, on avait aussi jeté une famille à la rue occupant l’église, avec une petite fille tout juste baptisée à Sainte Rita et une maman enceinte (fraichement gazée de la veille). La gauche ironisait sur une droite négligeant le droit à la propriété à Sainte Rita, que devrait-on dire d’un gouvernement socialiste qui se fait l’allié objectif de la spéculation immobilière, usine à faire des SDF ? Il est vrai chrétiens et français…

On a livré Sainte Rita aux barbares comme hier l’église de Saint Etienne du Rouvray. Pour sûr, nous sommes, au regard de tout ce qui précède, en guerre. En guerre contre un ennemi particulièrement redoutable, alliage d’une idéologie libertaire et spéculative et d’une forme barbare et hyper violente de la dernière des grandes religions du livre. Hydre à deux têtes qui s’est accaparée les leviers de l’Etat et le monopole de la violence légitime qui va avec.

Pour remporter la victoire, il nous faudra beaucoup plus que quelques bulles médiatiques qui semblent dans un premier temps seulement tourner en notre faveur et usent en vérité notre énergie en même temps qu’elles émoussent notre capacité de résistance. Il faudra tout reprendre et ne compter que sur nos propres forces. Et puisque nous semblons incapable de désigner un ennemi, il est vrai particulièrement retord et insaisissable, trouvons notre identité au contact de notre adversaire le plus visible. Il faut que les croisés, c’est ainsi que les djihadistes nous désignent, retrouvent l’esprit des templiers. Pour protéger les fidèles, sécuriser nos églises, sauver nos racines, notre patrimoine, faire vivre ensemble les générations dans le travail et l’entraide, trouver les sources de notre financement et développement futur. L’œuvre est immense mais l’enjeu est vital.

Nicolas Stoquer

Président des Arches du Patrimoine

Aider les familles de Résistants de Ste Rita :

https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-pierre-zoubir-et-sa-famille-plus-les-autres-membres-du-collectifs-des-resistants