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PS, LR, tripartisme : le point sur l'enjeu des primaires

  • vr4429
  • 17 oct. 2016
  • 3 min de lecture

La politique n'a jamais été chose simple. Mais la voilà devenue particulièrement complexe avec l'avènement des primaires et du tripartisme. Car loin de se résumer au choix des candidats qui porteront, lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2017, les couleurs du Parti socialiste et du parti Les Républicains, ces primaires à gauche et à droite dessineront le résultat du second tour des mois à l'avance. Comment ?

Explications :

Comme chacun le sait, le paysage politique français n'est plus composé de deux grands partis pouvant prétendre à la victoire aux élections, mais de trois : LR (ex-UMP), PS et depuis peu, FN.


Lors du premier tour de l'élection présidentielle, ce ne sont par conséquent plus seulement deux "grands" candidats qui vont s'affronter, mais trois. Jusqu'ici, rien de très sorcier. Les choses se compliquent lorsqu'on s'attache à décrypter l'enjeu du résultat de chaque primaire.


En effet, le positionnement politique de chaque candidat au sein de son parti change la donne du tout au tout lors du second tour de la présidentielle, en raison du phénomène de report des voix.

De bonnes illustrations valant mieux qu'un long discours, voici les différentes situations en pratique :


a) Si l'électeur est de gauche, il poursuit un triple objectif pour remporter la présidentielle

  • faire élire lors de la primaire PS le candidat qui aura le plus de chance de remporter l'élection présidentielle (un président de la République sortant est donc tout indiqué)

  • voir le candidat du FN arriver au second tour de l'élection présidentielle. Pourquoi ? Parce que grâce au report des voix de la droite (le fameux "front républicain"), celui-ci devrait être facile à battre

  • faire élire le candidat LR le plus à droite lors des primaires. Pourquoi ? Parce qu'un candidat de droite "modérée" ou "très modérée" risque de faire de l'ombre au candidat de gauche au premier tour de la présidentielle, et donc de priver cette gauche de candidat au second tour.

Il ira donc voter à la primaire PS pour choisir le candidat le plus "installé" politiquement parlant, et à la primaire LR pour faire élire le candidat le plus à droite.

b) Si l'électeur est de droite, il poursuit également un triple objectif :

  • faire élire lors de la primaire LR le candidat le plus à droite pour qu’il puisse engranger les voix du FN au second tour de la présidentielle

  • voir le candidat du FN arriver au second tour de l'élection présidentielle. Pourquoi ? Parce que grâce au report des voix de gauche ("front républicain"), celui-ci devrait être facile à battre

  • faire élire à la primaire PS un candidat bien ancré à gauche. Pourquoi ? Parce qu'un candidat "ni droite-ni gauche" ou de gauche trop centriste risque de faire de l'ombre à un candidat LR modéré, au cas ou celui-ci serait finalement choisi lors des primaires ;

Il ira donc voter à la primaire LR pour choisir le candidat le plus à droite, et à la primaire de gauche pour choisir un candidat ancré à gauche

c) Si l'électeur est du FN enfin, il n'y a pas de primaires dans son parti.

  • Il se concentrera donc sur la primaire LR en allant voter pour le candidat le plus à droite. Pourquoi ? Parce que si le candidat du FN arrive au second tour et se trouve face à un candidat LR"modéré" (comme semblent l'indiquer tous les sondages) ou "gauche-compatible", les votes de la droite et de la gauche se reporteront automatiquement sur ce dernier. Le candidat FN perdra donc l'élection.

A l'inverse, si le candidat LR est de droite "dure", le report sera plus incertain, notamment pour ce qui est des électeurs de gauche qui apprécient - pour partie - la fibre sociale de la candidate FN


Philippe Henri


 
 
 

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