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Mourir dans les règles

  • vr4429
  • 24 oct. 2016
  • 2 min de lecture

Philippe Bilger cet ancien magistrat que l'on ne peut associer à aucune forme d'extrémisme, écrit dans un de ses billets (*) au sujet du "peuple" de la police :

" Mourir dans les règles ne doit pas être fatalement son destin"


Voila formidablement et précisément résumée la situation dans laquelle notre police se débat actuellement. Ne nous y trompons pas nos policiers ( et nos gendarmes) ne réclament pas un aménagement douillet et sécurisé de leurs missions. Il ne souhaitent pas que leur profession s'installe dans une routine qui leur apporterait une quiétude quasi-monacale où le risque de la confrontation avec la délinquance serait gommé. Non, nos policiers désirent tout simplement pouvoir se défendre. "Là meilleur des défenses c'est l'attaque" affirme l'adage populaire. On pourrait penser que le "flic" attend du gouvernement et de sa hiérarchie une sorte de blanc-seing qui lui donnerait l'autorisation d'être offensif et percutant quelle que soit la situation. Et bien non ce n'est pas la revendication de la police. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître les policiers réclament principalement de pouvoir seulement riposter afin de ne pas exposer leurs vies inutilement face à des groupes dont l'objectif est de "casser du poulet". Ils n'exigent pas un "droit de tuer". Ils ne se rêvent pas en escadrons de la mort.


On perçoit dans la politique actuelle du gouvernement une volonté d'ignorer l'important développement et l'implantation d'un "ordre" totalement opposé à l'ordre républicain dans nombre de zones de notre pays. Ce déni de l'implantation d'un état dans l'Etat est la source première du combat inégal que la police doit mener contre ce qu'il est convenu de nommer la "délinquance des quartiers". Cette délinquance qui s'abritent et prospère dans les bastions de l'exigence toujours croissante du communautarisme et de la radicalisation.


Cette délinquance ne présente plus le visage habituel de groupes en marge de la loi. On est face à des sections militarisées et endoctrinées qui obéissent aveuglement à une autre loi. Nous sommes loin de la loi "du milieu" qui semblait exister il y a quelques années encore, qui n'était que le code de "mal-conduite" des malfrats afin de régler les différents internes.


On est en présence d'une stratégie guerrière avec pour finalité majeure l'établissement d'une soumission à une croyance dont l'un des moyens et non le moindre est un banditisme d'un rapport financier conséquent et régulier. C'est de ce creuset que sortent majoritairement les terroristes qui ensanglantent notre vie ces dernières années. On fait ses classes dans la délinquance puis on intègre le terrorisme rédempteur .


Notre police voit sa mission se déplacer sur l'échiquier du maintien de l'ordre. Elle ne doit plus lutter , pour utiliser une image surannée " contre le vice " mais pour le maintien de nos libertés les plus fondamentales. Les affrontements ont changé de visages et de règles. Les lois garantissant les libertés du citoyen doivent évoluer pour ne pas avantager ceux qui les combattent.


Les méthodes et les moyens doivent tenir compte de ceux utilisés par le camp ennemi.

Il semblerait logique que soit accordé à nos policiers le droit de rester en vie. Il semblerait raisonnable de favoriser l'efficacité plutôt qu'une médiocre pantomime de l'ordre. Mais dans le temps présent logique et raison sont considérablement anémiées .


Pierre Gourdans



(*) "Le peuple policier n'en peut plus" ' in Justice au singulier. Blog de P.Bilger



 
 
 

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