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Témoignage.....

  • vr4429
  • 25 déc. 2016
  • 2 min de lecture

C'etait une belle journée de juin 1961, devant le portail d'entrée du collège Léo Larguier de La Grand'Combe, petite ville ouvrière du Gard, il etait 17h 10.

J'étais là, à l'entrée du collège me préparant à rejoindre à pieds ma maison, 5 km plus loin.


Personne dans la cour de l'école, personne dans la rue et un "grand" à côté de moi qui me regardait méchamment : ça me paraît irréel aujourd'hui et pourtant c'est ce jour là que j'ai croisé le Mal pour la première fois, à 11 ans.


A cette époque il existait des classes " de transition " où les mauvais élèves attendaient la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans révolus afin d'entrer dans la "vie active" le plus souvent dans le sous-prolétariat.

Ces "grands" avaient des statures d'homme et se battaient quelquefois avec les instituteurs, ce qui nous impréssionnait beaucoup.


Donc me voilà en "companie" d'un de ces grands qui commence à me frapper trés violemment et me met à terre rapidement pour me frapper à coups de pied. Pour me protéger tant bien que mal de cette avalanche de coups je me retrouve en position foetale, et trés mal en point j'attends la fin de mon calvaire.

Je suis incapable de dire combien de temps cela a duré ni comment je suis parvenu chez moi. Je n'avais rien de cassé mais couvert de bleus et de contusions.


Le soir à la table familiale, mon père intima à ma mère et mes deux soeurs de se taire et de s'occuper de leurs assiettes.

Il faut préciser que nous étions de tradition italienne et qu'il etait trés mal venu au fils de se plaindre au papa de ses défaites.


Je n'ai plus revu mon agresseur, j'ai passé des jours à tenter de comprendre le pourquoi de la situation, et la seule explication sensée que j'ai trouvée : « au mauvais endroit et au mauvais moment face à un grand qui voulait tabasser un petit ».


A la rentrée des classes, mon père me montra un article du Midi-Libre sur la présentation traditionnelle annuelle du club de judo local, m'offrant sans discours une solution à quelques ennuis récents.

J'ai sauté sur l'occasion avec trois copains d'enfance et, depuis ce jour, je n'ai plus quitté ce monde des arts martiaux qui a "résonné" tout de suite en moi .


J'ai progressé et franchi beaucoup d'étapes dans cet univers, ça continue encore aujourd'hui et j'en suis éternellement reconnaissant à mon père.


Depuis ce jour plus personne ne m'a fait mordre la poussière et je fais en sorte que ça dure.


Mon agresseur s'appelait Mohamed Tarchaouche.....


Emile BARALDO


 
 
 

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