Coup de gueule du Général Roland Dubois
- vr4429
- 30 juin 2017
- 3 min de lecture

Le chef et le collaborateur :
Le président va s'exprimer devant les deux assemblées lundi 3 juillet et le premier ministre le lendemain. En dehors de ce calendrier précipité un peu curieux, je ne vois pas ce quon peut reprocher à ce casting.
Le président est élu ; pas le premier ministre, nommé par le précédent pour appliquer sa politique. Donc le chef c'est lui ; pas le premier ministre, qui est là pour « mettre en musique » et coordonner l'action des composantes du gouvernement de façon à réaliser les grands objectifs fixés par le président. C'est la logique du système.
Pour employer une comparaison que je connais bien, le premier ministre n'est que le chef d'état-major du « général-président » et c'est normal. Certains personnages politiques et journalistes, comme du temps de M. Sarkozy, s'étonnent que M. Philippe ne soit que le collaborateur du président qui lui couperait l'herbe sous le pied par son intervention « prioritaire » ; comme si dailleurs le qualificatif « collaborateur » avait quelque chose de péjoratif.
Mais c'est un fait ; il n'est que le collaborateur, ou l'adjoint ; comme on voudra.
Avant le passage aux cinq ans de mandat du président, la querelle aurait pu avoir un sens car les périodes de cohabitation, lors des changements de majorité, légitimaient alors le premier ministre issu de ses rangs. Ce ne sera plus le cas, sauf dissolution de l'assemblée, puisque le mandat législatif est aligné sur le mandat présidentiel et que lors des législatives, les électeurs donnent logiquement la majorité au parti présidentiel, ce qui est cohérent avec leur vote pour la présidence.
Je ne suis pas plus favorable à M. Macron que je l'étais. Mais cette discussion sur le sujet est sans intérêt.

Drones armés ou pas ? Jai relevé un étrange article dans le n° 4204 de « Valeurs Actuelles » : faut-il armer nos drones ?
De la bouillie pour le chat ! L'article commence mal : « Dans notre pays la décision a été prise de ne pas armer les drones. Il est temps d'ouvrir ce débat ». Que faut-il comprendre ? Qu'on se pose des questions morales sur l'usage des drones ? Plus loin on lit qu'il faut « accepter de se rendre vulnérable afin de pacifier en profondeur », puis qu'il faut se préparer à « pacifier des populations détruites psychiquement ». On ajoute que « le soldat augmenté n'a produit rien dautre qu'une violence augmentée », "qu'il faut savoir prendre des risques et être capable d'aller au corps à corps pour être respecté de l'ennemi et des populations". Mais quest-ce que cest que cet amphigouri ?
On admet quand même in fine que les drones armés ne diffèrent pas, aux yeux du droit international, des autres systèmes d'armes. Il fallait commencer par là. Si le rapport coût-efficacité est favorable il faut le faire. Pas de question morale à se poser. Les autres arguties nont rien à faire là.
Depuis quand se soucie t-on de se rendre vulnérable, voire de se forcer à aller au corps à corps, pour être respecté de lennemi ? Un comble ! Quoi de nouveau, voire critiquable, dans le fait quon cherche à augmenter le degré de violence contre lennemi ? On a l'impression que l'auteur, qui ne connait pas le sujet dont il parle, cherche à justifier la faiblesse de nos moyens qui collerait si bien à l'ambiance de joutes entre preux chevaliers qu'il a lair de souhaiter. La violence est dans la logique même de l'acte de guerre. Mais nos soldats veulent courir le moins de risques possible et c'est à la nation de faire tout ce qu'elle peut pour cela. Ce nest pas le cas actuellement.
Quant à l'argument des problèmes de souveraineté que poserait l'entretien des drones armés par les Américains, il est bien faible. D'autres matériels dépendent d'eux, en matière de guerre électronique, de transport aérien, et de navigation. Tout le système GPS dont tout le monde dépend (militaires et civils) est américain ; en attendant Galileo dont on parle depuis 30 ans.
Général (2s) Roland DUBOIS
Comments