Budget de la Défense. "Nos armées sont sur l'os", déplore un député Brestois

Le député Jean-Charles Larsonneur ne cache pas sa perplexité face à la baisse du budget de la Défense. Il ignore pour le moment si la Marine sera concernée.

Que vous inspire la réduction annoncée de 850 millions d’euros du budget de la Défense ?

C’est préoccupant ! Il faut peut-être arrêter de désarmer les ministères régaliens, comme la Défense, l’Intérieur ou la Justice. En 2008, nos armées comptaient 241 000 hommes et femmes. En 2005, seulement 203 000. Aujourd’hui, nos armées sont sur l’os. On peut s’interroger sur la viabilité de l’ensemble…

Quel est le risque de ces réductions de budget ?

Le gel du budget de la Défense contribue à la désindustrialisation du pays. Les entreprises qui travaillent dans ce secteur reposent sur des emplois non délocalisables et qui participent à l’innovation technologique en France. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les Français sont attachés à ce que leur armée soit bien traitée. Et puis, il y a quelque chose de choquant à demander aux armées de financer le surcoût des opérations extérieures dans lesquelles elles sont engagées. Comme si on demandait à un salarié de payer ses heures supplémentaires…

On vous sent remonté…

Remonté non, vigilant oui. Le chef d’État-major de la Marine sera prochainement auditionné par la commission de la Défense et je compte bien lui demander si la Marine sera touchée par cette réduction de budget, qui reste pour le moment un projet de Bercy. Mais si on commence à réduire le budget de la Défense, cela complique l’engagement d’en porter le montant à 2 % de la richesse nationale en 2025…

Jean-Charles Larsonneur est député La République en Marche ! à Brest centre.

Archives Ouest France

Recueilli par Olivier PAULY