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Le billet d'humeur du Général Roland Dubois

  • vr4429
  • 21 juil. 2017
  • 2 min de lecture

Le président et la défense

J'ai écouté le discours du président en visite sur la base aérienne d'Istres le 20 juillet 2017. Après les flatteries aux militaires, habituelles dans ce genre de prestation, il s'est cru obligé de river le clou du 13 juillet en faisant bien comprendre qu'il ne reviendrait pas sur l'amputation de 850 millions du budget 2017, qu'il ne tolèrerait pas d'opposition sur ce sujet, et s'en est pris à ceux qui font des "comptes".


Mais il a promis que le budget prochain serait augmenté, tout en laissant le soin aux armées de régler, dès cette année, les dépassements de dépenses des opérations extérieures qui sont toujours sous estimées (en 2017 ce sera largement plus d'un milliard pour 450 millions budgétisés). Et il n'a pas parlé évidemment des 2 ou 3 milliards du budget 2017 qui seraient toujours bloqués.


Demain on rase gratis. Les soldats entendent cela depuis 30 ans et s'en irritent car c'est leur peau qui est en jeu.

Remarques :

- comment peut-il dans le même discours garantir que l'armée aura les moyens de ses missions et confirmer les amputations de crédits?

- pour amener le budget des armées à 2% du PIB en 2025, comme il l'a promis à nouveau, il faudrait 2 milliards de plus chaque année. Sur les deux premières années de son mandat, telles qu'on peut voir les choses actuellement, on sera étale si tout va bien. Donc mission impossible.

- dans son intervention, le président, sans la nommer, a cité la ministre des armées, dont certains journalistes ont fait remarquer aussitôt que, venant du ministère des finances, son ignorance totale de la chose militaire serait compensée par une meilleure aptitude à défendre le budget des armées. Son démarrage dans le ministère n'en apporte pas la démonstration. En outre on peut se demander si elle aura bien "viré sa cuti" et si elle ne sera pas le cheval de Troie de Bercy.

- le chef d'état-major des armées (CEMA) a démissionné sur un désaccord majeur avec le président, désaccord qui est partagé par l'immense majorité des militaires.. On peut penser que son remplaçant, qui a accepté le poste, est lui d'accord avec ces décisions, ou tout au moins qu'il les accepte. En outre, quand il sera noté qu'il est passé de 3 à 5 etoiles en un peu plus d'un an, malgré ses grands mérites cela fera jaser. Cela m'étonnerait qu'il commence avec un préjugé favorable dans les armées. A lui d'infirmer ce sentiment.


J'ai longtemps rêvé qu'un jour un CEMA balancerait son képi sur le bureau d'un ministre en cas de désaccord majeur sur un sujet qui engage la sécurité de la nation. C'est fait. Maintenant je rêve que personne n'accepte de prendre sa place dans les mêmes conditions.


Comme l'écrit le Général Antoine Martinez on n'a jamais vu un pays en guerre refuser de faire un effort de guerre. C'est cependant ce que nous faisons.


Général (2S) Roland DUBOIS



 
 
 

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