Un changement profond de civilisation ou le retour au Moyen-Age
- vr4429
- 7 sept. 2017
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Le président de la République Emmanuel Macron vient de prononcer le traditionnel discours « fondateur » à la semaine des Ambassadeurs de France, qui s'est tenue à Paris du 28 au 31 août, pendant que les français étaient en vacances. Ce discours s'inscrit dans la continuité de la dernière élection présidentielle qui a marqué selon lui un « changement profond »
Emmanuel Macron ne nous épargne pas sa vision du « Nouvel Ordre Mondial » (sic) nom de code d'une dictature globale que, comme Nicolas Sarkozy, il entend bien nous imposer.
Il s'affiche clairement comme l'adversaire des « nationalismes de tous bords ».
Selon monsieur Macron, il convient de « tracer un nouveau modèle de civilisation » (...) « quand tant d’autres se perdent à vouloir chercher une identité fantasmée, dans un passé qui n’a jamais été et ne serait que national ».
Au-delà du verbiage grandiloquent habituel destiné à endormir les auditeurs et derrière les appels à un émotionnel rose bonbon qui vise à faire taire les contradicteurs, monsieur Macron désigne d'emblée « le devoir de refonder un ordre collectif » qui selon lui « impose de REVISITER LES TERMES DE LA SOUVERAINETÉ y compris européenne ».
Passons sur les déclarations quelque peu abjectes selon lesquelles « il irait de soi que la reconstitution un jour d’un État de droit en Syrie à laquelle la France et l’Europe apporteront leur contribution devra s’accompagner de la justice pour les crimes commis, notamment par les dirigeants de ce pays » et qui passent sous silence les crimes commis justement par les dirigeants de certains pays européens envers la Syrie.
On sent bien que la résistance des dirigeants de la Syrie envers un ordre « fondé sur la mondialisation » continue de susciter un certain agacement dans les sphères de « l'élite ».
Mais surtout, monsieur Macron a l'amabilité de préciser que ce nécessaire « bouleversement de la souveraineté » efface plus particulièrement la souveraineté nationale et la souveraineté du Peuple français, au bénéfice de la construction européenne.
« Le lieu de notre souveraineté aujourd’hui c’est l’Europe. »
Fin des Nations !
L'Europe se dispense notoirement très volontiers de légitimité populaire : suivez mon regard vers le référendum français du 29 mai 2005 refusant le traité européen, qui a été traîtreusement contourné !
Mais si on comprend bien le sens du discours, elle deviendrait légitime dès lors qu'elle assurerait à ses ressortissants la garantie d'un « agenda de protection ».
Selon Macron : « cet agenda c’est le cœur-même d’une souveraineté européenne ».
Celui qui fournit cette « protection » peut donc s'exonérer d'une légitimité populaire dépassée.
« C'est cela la légitimité du Léviathan ». (sic)
Quitte peut-être à provoquer la déstabilisation qui appelle justement un renforcement de la sécurité...
On savait depuis longtemps qu'il était judicieux de « diviser pour régner ». En termes actuels : il fallait absolument remplacer le sentiment d'unité nationale par un sentiment fort d'appartenance à des communautés antagonistes.
Mais il appert qu'il serait également très profitable d'apporter une solution à des problèmes que l'on a soi-même prémédités.
A cet égard, pour ce qui est de la « crise migratoire (qui ) incarne cette mondialisation » le président de ce qui reste de la France précise que « là aussi, nous devons agir sans renier nos valeurs, accueillir les migrants est un devoir humain, c’est une question de dignité et de fidélité à ce que nous sommes, à ce en quoi nous croyons ».
En quoi un ancien banquier de Rotschild & Co, membre du très cynique Groupe Bilderberg, peut-il donc bien croire ?...
Il nous annonce à cet égard que « près de trois millions de (prétendus) réfugiés demeurent en Turquie » tandis que « 800.000 réfugiés attendent aujourd'hui du côté libyen ».
Belle perspective !
Ces propos sont peut-être à rapprocher des déclarations du coordinateur de l’Union européenne pour la lutte anti-terroriste, Gilles de Kerchove d’Ousselghem, qui révèle que, selon ses services, il y aurait actuellement au minimum 50 000 personnes radicalisées dans l’Union, susceptibles de perpétrer des actes terroristes, dont 17 000 en France, chiffre auquel il convient d'ajouter les ressortissants de l’Union européenne partis faire le jihad au Levant et qui sont susceptibles de revenir chez eux, ayant goûté au sang..
Mais monsieur Macron nous prévient avec emphase dans son discours de « la levée de l'état d'urgence », et démissionne par ailleurs le Chef d’État Major des Armées qui alertait sur une nouvelle réduction budgétaire infligée à la Défense.
Belle cohérence !
Un zeste d'ingérence aussi au passage dans ce discours « fondateur » édifiant, largement pour ce qui concerne l'Afrique bien entendu, et pour ce qui concerne le « Moyen-Orient élargi » comme il se doit dans le catalogue d'une politique de « chaos contrôlé ».
Il faut bien tout de même déstabiliser des « régions » (selon la terminologie mondialiste) pour pouvoir générer des flots de « réfugiés », permettant le juste exercice de notre « devoir humain » !
Mais ingérence aussi envers le Venezuela, où selon l'orateur « une dictature tente de se survivre au prix d’une détresse humanitaire sans précédent de radicalisation idéologique inquiétante, alors même que les ressources de ce pays restent considérables ».
Et qu'en est-il de la dictature européenne inquiétante qui tente de survivre ?...
Depuis 2007, la nouvelle rédaction de l'article 68 de la Constitution de la France a supprimé opportunément la référence explicite à la haute-trahison et a élargi le champ de cette responsabilité présidentielle à la notion très vague de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » comme une cause de destitution par la Haute Cour.
VALMY
Lire : l'analyse du discours présidentiel par Thierry Meyssan
http://www.voltairenet.org/article197713.html
(1) On retrouvera l'intégralité du texte ici :
http://www.voltairenet.org/article197666.html
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