Le billet d'humeur du Général Roland Dubois

Ouragan Irma

les images de la catastrophe qui s’est abattue sur nos îles de St Martin et St Barthélémy ne peuvent que susciter tristesse et compassion pour les malheureuses victimes. La situation est évidemment pénible et angoissante pour les populations locales et exige une réaction nationale immédiate et à la mesure de l’événement. Mais elle ne devrait pas poser économiquement un si gros problème pour la nation. L’appel aux dons c’est bien car cela incite à faire un effort pour nos compatriotes; mais ce n’est certainement pas financièrement nécessaire. Je rappelle qu’il s’agit d’environ 50.000 habitants sur un territoire de 120 km². Pour une nation de 65 millions d’habitants, qui prétend être toujours la cinquième puissance du monde, et qui dépense des dizaines de milliards d’Euros par an pour des gens venus de partout, ce ne devrait pas être d’un poids économique insupportable. Et lorsque j’entends ici ou là qu’on pourrait penser à demander l’aide de l’Europe je dis que c’est indécent. LR et la ligne rouge

LR pense à se trouver un chef pour la fin de l’année. Cinq candidats déjà en ligne; quatre fréquentables, et un pestiféré aux yeux de personnages influents de son propre parti: M. Wauquiez, davantage en cour auprès des sympathisants. Pensez donc, il est trop à droite dit-on, ultra conservateur (remarquez qu'on ne dit jamais ultra progressiste), et on le soupçonne, péché mortel, de se trouver quelques affinités avec le FN dans certains domaines. Malgré sa double défaite récente, la droite dite républicaine n’a toujours rien compris. La droite est majoritaire en France seulement en totalisant les sympathies LR ET FN; aucun des deux partis ne sera jamais majoritaire à lui seul. Certains caciques des LR sont à cet égard d’un entêtement aveugle. Mme Pécresse en particulier qui répète depuis des années qu’aucun accord même partiel, même local, ne sera jamais possible avec le FN. Je rappelle que les étapes victorieuses intermédiaires, régionales en particulier, n’ont souvent été franchies que grâce au ralliement des socialistes. Sans cette alliance de fait et contre nature, deux régions auraient probablement un président FN. Alors maintenant on trace une ligne rouge à ne pas franchir. C’est le marqueur décisif; au-delà c’est l’excommunication. On admet du bout des lèvres le candidat, ou ses ralliés, s’il a pris un engagement à ne pas franchir le Rubicon. M. Soler, Juppé bien sûr, Mmes Pécresse, Kościuszko-Morizet, bien d’autres insistent sur ce point. On prétend réfléchir à la politique de demain en dédaignant 25 % au moins du corps électoral. Ce n’est pas sérieux. Personnellement je me retrouve assez bien dans les options libérales-identitaires de M. Wauquiez, qui d’ailleurs sont proches de celles défendues par l’ex-candidat Fillon, avec une touche supplémentaire de vigueur sur le plan identité et immigration. C’est sur ce dernier point qu’une certaine osmose est possible avec le FN, ou plutôt avec ses sympathisants, car je ne crois pas que le FN, en tous cas tant qu’il y aura Mme Le Pen et M. Philippot à sa tête, abandonne son programme européen, économique et social digne du marxiste Mélenchon. Avec Marion Maréchal-Le Pen ce serait sans doute différent. Jusqu’à concrétisation de résultats, le programme économique de M. Macron ne cristallisera pas une opposition LR qui, si elle a en tête la priorité de l’intérêt de la nation et pas égoïstement celui du parti, peut juger au coup par coup des orientations prises, dont beaucoup ne devraient pas être très éloignées de celles du programme Fillon. Par contre c’est le vide sidéral du programme Macron sur les questions identitaire et immigration qui doit amener ces deux familles d’électeurs de la droite à se rejoindre, car à court terme c’est la principale menace pour notre survie. La ligne rouge n’existe pas; au pire c’est un pointillé.

Général (2S) Roland Dubois