Un curieux mariage de raison
- vr4429
- 27 nov. 2017
- 2 min de lecture
On se trouve souvent une conscience commune en se désignant, à l’occasion, un ennemi commun quand, en temps ordinaire, tout nous sépare. C’est sans doute ce qui explique cette alliance – pour le moins curieuse – entre une Extrême Gauche, progressiste, libertaire, réfractaire, désobéissante, insoumise et un Islam qui est tout son contraire.
Qu’est-ce qui peut bien faire de ces êtres diamétralement opposés des frères de combat pour un temps ? Une seule et unique chose. La haine de l’Occident. Un Occident qui, pour les premiers, ralentit l’instauration du marxisme et, pour les seconds, freinent l’implantation de l’Islam, même si le marxisme a combattu les religions quelles qu’elles soient et l’Islam lutté contre le matérialisme quelles qu’en aient été les formes.
Cette volonté commune de s’en prendre à la civilisation occidentale met ainsi côte à côte deux familles de pensée que les opinions discordantes sur tant d’autres sujets devraient tenir à distance. Le libéralisme économique, qui représente une horreur pour les premiers, est loin d’être rejeté par les seconds. Ces derniers fermeraient sûrement les frontières que les premiers veulent laisser grandes ouvertes. On chercherait longtemps dans le programme de l’Islam les récentes lois sociétales que l’Extrême Gauche a inscrites dans le sien.
Il est vraisemblable que la liste des choses à combattre ne comporte, en tout et pour tout, qu’un seul élément commun à ces deux ennemis de l’Occident.

La civilisation occidentale repose sur quelques piliers, rendus à différents stades d’érosion et que les doigts d’une seule main suffiraient à compter. Une arithmétique que nous, occidentaux, avons chassée de notre esprit quand l’Extrême Gauche et l’Islam l’ont encore présente dans le leur. Le pilier porteur de notre civilisation n’est pas la laïcité, sur laquelle ces deux familles de pensée ne s’accordent pas, mais le Christianisme qui les met toutes les deux en communion de vues pour son élimination du paysage français.
Sans la silhouette des clochers et le son des carillons, la religion catholique aurait déjà disparu de l’espace public. Les catholiques ont petit à petit intériorisé leur croyance pour ne pas gêner les autres, pour la rendre moins visible. Curieusement, la première ressource des églises n’est plus le denier du culte, mais le cierge, celui que le passant, sans faire de bruit, en veillant à ne pas prier trop fort, allume sans qu’on le voie. Et c’est pourtant au moment où l’humilité et la discrétion rendent plus fragiles les chrétiens que leurs ennemis s’en prennent plus violemment à eux… Comme en 1793, quand l’Extrême Gauche de l’époque s’acharnait sur les dernières ombres du Christianisme.
Thierry PHILIPPE
Comments