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En songeant à la croix de Ploërmel…

  • vr4429
  • 8 déc. 2017
  • 2 min de lecture


Il existe en Bretagne une forte identité qui explique, sans doute, le fait que l’on redoute moins ici qu’ailleurs le choc des cultures. Sa population semble puiser dans sa longue histoire l’assurance qu’il ne lui arrivera rien. Ce pourrait être vrai si la démographie n’affichait pas des chiffres alarmants, si l’immigration était contenue dans des proportions raisonnables et réservée à des voyageurs bienveillants et, surtout, si la mondialisation n’agissait pas comme ces remembrements pas toujours bien pensés qui ont déséquilibré nos paysages.


Un homme de gauche, qui ne nous aime pas particulièrement et qui pense que les populations du monde sont libres de circuler et de s’implanter où elles veulent, assimilait la culture bretonne à une simple recette culinaire au même titre que le bœuf bourguignon. Proches de ses idées, des associations qui, fort heureusement, n’œuvrent pour l’instant qu’à Paris, commencent à s’en prendre aux traditions présentées comme des replis identitaires.


Si elle devait subir leurs assauts, la force de son identité et sa longue histoire ne mettraient la Bretagne à l’abri que quelque temps. Il faudra un jour réapprendre aux hommes politiques ce qu’est un pays, et à avoir pour le leur le même sentiment que celui qu’ils éprouvent, le temps de leurs vacances, pour une lointaine contrée d’Asie ou d’Afrique où ils n’ont de passion que pour les choses authentiques qui n’ont pas été altérées par le mélange des genres.


Il est de bon goût de pleurer la disparition des Incas, des Aztèques, des Indiens d’Amérique du Nord, des tribus d’Amazonie que le choc des cultures a anéantis, et de promouvoir chez soi une politique qui finira par produire les mêmes effets. Les pays ne sont pas de simples hôtels de passage, comme l’a soutenu un écrivain célèbre. Si cela devait être le cas, ils ne retiendraient l’attention du voyageur que par le confort matériel qu’ils lui procurent le temps de son séjour. Ce qui pourrait même lui donner l’envie, en qualité de client, de refuser de payer la nuitée après avoir dégradé la tapisserie de la chambre.


Si l’on donne aux populations du monde le droit d’aller et venir à leur guise dans des pays réduits à de simples gîtes, on en arrivera à cela.

Luc KEROG


 
 
 

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