Le racisme en question
- vr4429
- 14 déc. 2017
- 3 min de lecture

Si la France était un pays raciste, personne ne chercherait à y rentrer. Dans les années trente, on ne se bousculait pas beaucoup aux frontières de l’Allemagne. Sauf pour tenter d’en sortir.
Dans notre nouveau monde du langage où chacun fait ce qu’il veut des mots, en élargit le sens quand ça lui plaît et le restreint quand ça le dérange, le racisme est devenu le vocable le plus dénaturé, le plus défiguré dans ses représentations et le plus dévoyé dans son usage. Confisqué à des fins personnelles, instrumentalisé à des fins politiques, ce mot ne signifie plus rien. Ce qui rend sans valeur les jugements de certains qui prétendent faire valoir ce qui est le droit dans toute sa signification à propos d’un mot qui, précisément, n’en a plus.
A trop vouloir s’éloigner d’un lieu, on finit par se retrouver à son opposé. A trop vouloir étendre la signification d’un mot, on finit par lui donner un sens contraire. C’est ainsi que des personnages illustres de l’Histoire de France sont devenus, trois siècles après leur passage sur Terre, des êtres méprisables au prétexte qu’ils ont eu, hier, des opinions et des manières de faire qu’il est interdit d’avoir aujourd’hui. C’est un peu comme si l’on condamnait un automobiliste pour avoir rouler, autrefois, à 130 à l’heure sur une route limitée depuis à 90. Sans oublier que les illustres personnages en question, comme notre automobiliste, sans être pires que nos contemporains, étaient tout simplement dans l’air du temps, animés, peut-être même, d’intentions louables qu’on ne leur contestait pas à l’époque.
S’il s’agit d’élargir le sens du mot racistes en faisant rentrer dans cette famille des gens qui le méritent, et en faisant sortir ceux qui s’y trouvent injustement, on pourrait le comprendre. Le plus ennuyeux, c’est que certains y resteront tout le temps, d’autres en sortiront toujours, même s’ils y ont leur place. Ainsi, l’homme blanc y serait enfermé tout naturellement et l’homme de couleur y échapperait de toutes les façons. Les actes et les comportements ont cédé leurs places à la couleur de la peau et à l’appartenance ethnique, pour devenir les seuls critères de rangement. Le plus drôle, c’est que c’est précisément cette ligne de démarcation arbitraire et raciste en elle-même qui est dénoncée par les antiracistes, mais à l’envers. Un Conseil Représentatif des Associations Blanches aurait sa demande refusée en préfecture. On peut aussi douter qu’un camp non mixte réservé aux seuls blancs soit autorisé par Jeunesse et Sports. Du seul fait que le racisme blanc n’existerait pas.
Autrefois, les populations qui nous faisaient la guerre ne s’en cachaient pas. Elles avaient même la délicatesse de nous la déclarer avant, en toute franchise, en ne nous promettant que du malheur. Aujourd’hui, ceux qui s’apprêtent à nous faire du mal justifient leurs mauvaises intentions par leur seul souci de nous engager plus vite dans la voie de la fraternité. Une fraternité, dont Robespierre et ses amis voulaient, eux aussi, accélérer l’avènement en inventant la Terreur qui vit tomber, de septembre 1792 à juillet 1794, trente têtes par jour. Cela devrait d’autant plus nous instruire que parmi les antiracistes d’aujourd’hui beaucoup se disent les héritiers spirituels de ces illustres personnages de l’Histoire de France – comme un fait exprès ! – qui, eux, en revanche, nous font encore peur… Contrairement à Colbert.
Luc Kerog - VPF 56
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