Ivan BLOT au forum de Chisinau
- vr4429
- 25 janv. 2018
- 3 min de lecture

Les 15 et 16 décembre dernier, Ivan BLOT, coprésident des Volontaires Pour la France était invité par Igor Dogon, président de la République de Moldavie à participer au deuxième forum de Chisinau, rassemblant politiques, intellectuels et économistes...
Il répondait pour l'occasion à un entretien que nous vous livrons ci-dessous.
Saker Francophone : – Quelle est votre vision de la situation géopolitique mondiale en cette fin 2017 ? Est-ce que l’on peut dire que le monde est en train de se séparer de nouveau en deux blocs ? Ou est-ce que, à la faveur de la fin de l’Empire américain, un monde multipolaire va émerger ?
Ivan Blot : – En 1945, lorsque le monde s’est fracturé en deux, l’Europe est ruinée, la Chine et l’Inde sont économiquement inexistants, les États-Unis à eux seuls produisent la moitié du produit intérieur brut mondial. Aujourd’hui, tout est différent : les USA et la Chine sont à égalité en termes de produit intérieur brut. La Russie ne cherche pas à imposer un modèle au monde, à la différence de l’ancienne URSS. Le monde est de plus en plus multipolaire. L’impression qu’il y a deux blocs vient de ce que l‘Europe de l’Ouest est devenue une sorte de colonie américaine. Mais les grandes puissances de l’Eurasie, Russie, Chine et Inde sont tout à fait indépendantes. Le monde, peu à peu, devient de plus en plus multipolaire. C’est inévitable.
– Selon les scénarios, les peuples sont-ils condamnés à disparaître ? Ou à l’inverse, assiste-t-on à leur réveil et à leur retour ?
– Les peuples ne disparaissent pas aussi facilement, sauf effondrement démographique, qui, il est vrai, menace surtout l’Europe. On assiste par contre à la montée d’une nouvelle lutte des classes, entre les oligarchies cosmopolites qui ont confisqué les institutions démocratiques et les peuples qui souffrent quotidiennement de trois maux : les migrations de masse, la montée de la délinquance et des réseaux criminels, et le déclin social qui frappe les classes moyennes. Mais la montée électorale des mouvements appelés avec mépris « populistes » est le signe du retour des peuples sur la scène de l’histoire.
– Quelle est votre vision de la situation énergétique mondiale ? Entre le nucléaire qui a mauvaise presse, le pic pétrolier qui fait débat, le gaz qui émerge en force et les énergies renouvelables, quelles sont les tendances pour le 21ème siècle ? Est-ce que des pénuries sont possibles et avec elles des ruptures violentes d’ordre économique où militaire ?
– Je suis assez confiant dans la capacité des hommes à trouver toujours de nouvelles solutions à leurs besoins énergétiques. Les énergies traditionnelles ne vont pas disparaître du jour au lendemain et les réserves semblent immenses. Si des ruptures violentes se font jour, ce sera pour des causes idéologiques et démographiques, plus que pour des causes énergétiques. La seconde guerre mondiale fut un exemple du vrai danger, qui n’était pas d’abord de nature énergétique mais idéologique. Comme l’a écrit le tragique grec Sophocle, c’est l’homme et non la matière, qui est le plus dangereux !
– Quelle est votre point de vue sur les débats autour du climat ? Fait-on face à une menace existentielle ou à l’inverse, est-ce un coup de force vers une gouvernance mondiale ? Si c’est une menace réelle, pourquoi ne pas attaquer le sujet par la pollution qui est, elle, visible et qui pourrait créer un meilleur consensus.
– Vous avez tout à fait raison. La pollution est visible et il faut lutter contre elle car elle menace la santé publique. Chaque pays peut s’en charger. Le débat sur le climat porte sur un sujet flou et c’est impossible de trouver les causes précises d’un changement. L’ère glaciaire a frappé la terre à une époque où les hommes n’existaient pas. Par contre, c’est un excellent prétexte pour vouloir créer une gouvernance mondiale, effacer les frontières et faire disparaître la démocratie et la souveraineté des peuples. La vraie question, comme vous le suggérez, est de mieux contrôler la pollution dans un cadre de coopération libre entre les différentes nations.
– Quelles sont vos attentes personnelles au sujet de ce forum à Chisinau ?
– Ce forum sur une alternative économique pour l’avenir présidé par le président moldave Igor Dogon. Il est une étape importante pour sortir des difficultés actuelles. Les systèmes du passé, communisme, fascisme mais aussi capitalisme financier occidental ont montré leur malfaisance et leurs limites. Comme l’a écrit le philosophe allemand Martin Heidegger, relayé par le philosophe russe Alexandre Douguine, il faut imaginer un quatrième système pour l’avenir. Cela suppose quatre conditions : le retour de Dieu dans la vie des hommes, le respect de la personne qui ne doit pas être réduite à une matière première pour l’économie, la renaissance des valeurs morales traditionnelles et du sens de l’honneur, la sauvegarde de nos racines familiales et nationales. Il faut avancer dans ces quatre directions dans la suite de ce forum de Chisinau.
Ivan BLOT - coprésident des Volontaires Pour la France
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