Des raisons d’espérer
- vr4429
- 30 janv. 2018
- 2 min de lecture

Quelqu’un – une personne sûrement bien avisée – a dit, un jour, que les Français avaient l’art de faire la révolution quand tout allait bien. Ce qui laisse supposer qu’ils n’ont pas l’idée de la faire quand tout va mal. Une curieuse articulation de l’esprit qui expliquerait sans doute, entre autres raisons, qu’ils n’ont pas trop envie, en ce moment, de renverser la table alors que les événements leur en donneraient le droit et leur en imposeraient même le devoir.
Les Français sont ainsi. Tout en contradictions, frivoles quand les situations exigeraient d’eux du sérieux, graves quand elles prêtent à rire, pignousant sur la météo mais capables de prendre la mer par gros temps, processionnant bruyamment pour le ballot de leur village après avoir prié en cachette le Saint de leur pays, révolutionnaires en 1789, partisans de l’Empereur en 1804, à nouveau révolutionnaires en 1848 pour emmener une majorité monarchiste à l’Assemblée 23 ans plus tard, pétainistes en grand nombre en 1940 pour finir gaullistes, dans les mêmes proportions, en 1944, Ils seraient presque, à eux seuls, un sujet d’étude dans l’histoire des comportements humains.
Et pourtant … Si c’était justement cette habitude à suivre le mouvement du balancier chez ce peuple un peu déroutant qui nous donnerait des raisons de croire en lui ? Car c’est peut-être précisément parce que le Français bouge sans arrêt qu’on ne peut le contenir dans un cadre de pensées. Tout à la fois conformiste et idéaliste, anarchiste et conservateur, il peut se montrer capable d’abandonner ses commodités matérielles avec autant de ferveur qu’il en a mis à vouloir les posséder et de choisir, sur un coup de tête, de mourir en héros après avoir souhaité finir tranquillement sa vie dans un lit.
La France n’a pas été une grande puissance pendant des siècles du seul fait du talent de ses chefs d’Etat, qu’ils aient été rois, empereurs ou présidents. Elle l’a été aussi par le génie tout particulier des Français. Un génie qui, bizarrement, leur vaut la haine, aujourd’hui, de gens qui rentrent chez eux sans frapper, en exigeant d’eux, en plus, qu’ils s’excusent de choses que leur mémoire n’a pu retenir, pas plus que l’intrus n’a retenu les horreurs du pays d’où il vient. Si l’Afrique, qu’on la considère de son côté ouest, est, sud ou nord, peut avoir des charmes certains, elle ne doit pas en avoir suffisamment pour empêcher l’exil de ses populations vers des contrées qu’elles se donnent le droit de haïr avec, en plus, le culot de vouloir y habiter.
La France, un jour, se redressera. Elle se redressera en se souvenant de son passé. C’est pour cela que ses adversaires veulent le lui faire oublier, par des procédés qui ne peuvent leur être soufflés que par des esprits mauvais. Tant que l’on ne présentera pas les choses ainsi, on ne s’en sortira pas.
Luc KEROG - VPF 56
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