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Mon église transformée en mosquée ?

  • vr4429
  • 9 févr. 2018
  • 3 min de lecture

Elle est belle, mon église. Elle a été entièrement refaite. Sur les colonnes qui bordent les bas-côtés, les mosaïques ont été restaurées en laissant apparaître les noms des donateurs de la paroisse qui ont aidé à la rénovation du lieu. Le Soleil, en suivant sa longue promenade journalière dans le ciel, éclaire tour à tour les vitraux en mettant en valeur leurs beaux dessins, d’heure en heure, à tour de rôle, sans n’en oublier aucun.


Elle est vraiment belle. Et surtout, elle est là depuis très longtemps. On y voit encore un peu de monde le dimanche à la messe. Moins qu’avant, mais encore un peu.


Un jour, peut-être, on demandera à son curé de la laisser aux musulmans.


Des hommes politiques, qui n’aiment pas les églises et qui les fermeraient bien volontiers si on les laissait faire, voteront un jour une loi fixant un nombre obligatoire de fidèles en dessous duquel le lieu ne sera plus un édifice chrétien. On verra alors le dimanche, avant l’office, un monsieur, ou une dame, nommé par une Commission ou un Observatoire chargé de promouvoir, comme souvent, la liberté, l’égalité et la fraternité, se tenir sur le porche pour compter les paroissiens auxquels il sera demandé – qui sait – un certificat de baptême, une attestation de domicile, une carte de messe comme autrefois, mise à jour et tamponnée pour prouver qu’ils ne sont pas venus pour faire nombre. On vérifiera leur ferveur pendant la messe – pas ce qu’ils ont au fond du cœur qui est insondable, juste le bruit qu’ils font avec leurs lèvres – et surtout qu’ils vont bien communier. Toutes ces choses que les curés ne demandent plus, depuis longtemps, à leurs paroissiens, le monsieur, ou la dame, de la Commission les rendront obligatoires pour s’assurer du recul du Christianisme, exiger en conséquence l’abandon de ses lieux de culte et la passation à l’Islam de son pouvoir sur les âmes. On jouera sur les chiffres comme on fait pour l’économie.


Ainsi, les visiteurs qui entrent dans l’église en dehors des offices ne seront pas comptabilisés. Les cierges, les prières personnelles, avant et après les célébrations, ne seront pas pris en compte. Même si le Bon Dieu les apprécie tout autant et même si la visite d’un seul lui fait autant plaisir que celle de toute une assemblée. De toutes manières, la loi en question sera votée sans lecture des amendements … pour que l’on n’ait pas à entendre le point de vue du Bon Dieu. Et puis, surtout, on aura bien pris soin de nous rappeler – comme l’a dit le pape François – que la charité chrétienne consiste, désormais, à s’effacer pour mieux accepter l’étranger dans la dimension religieuse qui lui est propre. En oubliant peut-être une chose, c’est qu’à force de demander au chrétien d’oublier ce qu’il est, il ne lui sera bientôt plus possible d’aimer son prochain comme lui-même. Mais bon … nos adversaires trouveront bien des arguments.


C’est ainsi que mon église sera, peut-être un jour, transformée en mosquée ? Sainte Radegonde, Sainte Thérèse, la Sainte Vierge, Sainte Anne, la petite Bernadette Soubirous, Saint Joseph seront enlevés de leurs socles. L’édifice sera peut-être redessiné, les cloches probablement démontées. On enlèvera le bénitier, on fera disparaître l’autel, les vitraux. Sainte Radegonde souffrira plus encore d’avoir été une reine mérovingienne et pour cette raison ne sera sans doute pas ménagée. Il restera peu de choses de mon église, hormis – heureusement – les âmes de nos ancêtres qui hantent encore les lieux, qu’on ne parviendra jamais à mettre dehors et que le monsieur, ou la dame, de la Commission, aura sûrement oublié de comptabiliser.



Luc Kerog VPF 56


 
 
 

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