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Un monde irréalisable et dangereux

  • vr4429
  • 1 mars 2018
  • 3 min de lecture


Demain, le seul moyen de vivre ensemble sera de se tenir éloignés le plus possible les uns des autres. Cela peut paraître bizarre, mais c’est comme ça. Pour s’être entêtés à vouloir mettre en communion de vie des gens qui ne peuvent pas l’être et qui ne parviendront probablement jamais à s’entendre. Plus bizarre encore, c’est que cette situation n’est pas le fait de gens bien élevés qui, par sagesse et par respect pour chacun, pensent qu’il n’est pas possible de faire cohabiter toutes les populations de la Terre sur un même territoire. Elle est le fait, le plus souvent, de gens sans savoir vivre et ne respectant rien, qui – pour se rattraper peut-être – nous assurent que l’on peut réussir avec près de 70 millions d’âmes dans la diversité ce que l’on n’arrive même plus à faire en similitude, même à deux. C’est comme si l’on demandait à un écolier qui a du mal à compter jusqu’à dix de passer directement aux équations, en lui disant que ce sera plus facile.


C’est en cela que le grand idéal du Vivre Ensemble, comme il est de mode de l’appeler, est devenu quelque chose de suspect. Et ce qui le rend plus suspect encore, c’est l’arsenal de lois qui se durcit de jour en jour contre ceux et celles qui, sans faire preuve de mauvaise volonté, émettent juste un doute sur un projet de construction d’un monde imaginaire qu’ils jugent irréalisable et même dangereux. Irréalisable et dangereux pour la simple et bonne raison que la fraternité ne relève pas des lois d’une république, mais des bonnes dispositions du cœur, dont certains sont dotés et d’autres pas.


Dans la plus petite communauté de vie, qu’il s’agisse de la famille, d’une association, d’un village, il a toujours existé des personnes capables de s’entendre avec tout le monde, faisant peu cas du rang social, s’accommodant des différences de fortunes, de styles, de tempéraments, d’appartenances politiques ou confessionnelles. Leur éducation, une certaine philosophie de la vie ou une disposition naturelle leur permettent d’avoir un champ de relations très large. Ce qui ne les empêche pas de discipliner leurs sentiments, de respecter le chacun chez soi, d’ériger, s’il le faut, des murs autour de leur maison et de dresser, si besoin, un chien de garde à l’entrée. De même, du fait d’une toute autre éducation, d’une philosophie ou par une disposition naturelle à l’opposé, il existe aussi des gens qui ne s’entendent avec personne. Barricadés dans leurs positions, n’admettant jamais s’être trompés, ramenant tout à eux, imposant leur opinion, exigeant qu’on les prenne tels qu’ils sont sans se donner la peine d’en faire autant avec leurs semblables, ils emprunteront sans gêne un chemin privé tout en clôturant le leur, laisseront leurs arbres qui dépassent sans les entretenir et leur musique qui gêne sans la baisser. Ce qui ne les empêchera pas de se présenter aux élections municipales de leur village sous l’étiquette « Vivre ensemble dans notre commune » !


Il en est de même à l’échelle d’un Pays. Le mélange des cultures, qui fait craindre le pire à des gens pourtant bien exercés à vivre en communauté, est vanté sans retenue par d‘autres qui ne parviennent même pas à s’entendre avec leurs plus proches voisins. Les premiers seront présentés comme des êtres racistes – quitte à faire sourire Adolf Hitler dans sa tombe – et s’exposeront à des poursuites judiciaires. Les seconds seront présentés comme des bienfaiteurs de l’humanité et pourront, via des associations qu’ils auront fondées eux-mêmes avec l’impôt des premiers, se voir rémunérer pour leur engagement.


C’est ainsi que pour s’être entêtés à vouloir tous vivre ensemble, par obstination, par utopie criminelle, par rêve d’un Grand Soir qui risque de nous imposer une nuit sans fin, on sera obligés, demain, de se tenir éloignés le plus possible les uns des autres…pour éviter la guerre.



Luc KEROG VPF 56


 
 
 

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