Un service civil universel ?
- vr4429
- 22 mars 2018
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J’ai déjà donné récemment dans ces pages mon sentiment sur les illusions portées par l’exaltation publique autour de l’éventuel rétablissement d’un service militaire universel et obligatoire. Cette idée repose, d’abord sur un souvenir faux de son utilité, en tous cas dans les dernières décennies de son existence, dans la formation de notre jeunesse, puis sur une sous-estimation abyssale des coûts et des délais pour recréer, au plan humain et matériel, tout ce qu’on a détruit depuis 20 ans, et enfin sur son inefficacité au regard de la défense dans les durées de service envisagées.
Si on accepte ce constat, que reste t-il de l’intention présidentielle de créer un service national, civil et/ou militaire qui ne devient plus que civil ? Il faut d’abord noter que dans son esprit sans doute et dans celui de ceux qui défendent l’idée, sans en préjuger la faisabilité, il s’agit d’une période brève qui viendrait couronner une formation civique acquise tout au long de la scolarité. C’est écrit dans tous les commentaires favorables qui peuvent être lus ici ou là. Ce feu d’artifices, bouquet final concluant une mission éducative remplie de l’éducation nationale, n’est que de la poudre aux yeux, car en amont il n’y a rien. Pour les jeunes issus de quartiers et de lycées « normaux » publics ou privés, cela, à la rigueur, peut avoir un sens. Pour ceux issus des mille territoires perdus de la république, cela n’en a aucun. C’est mission impossible là où il y en aurait le plus besoin. Ajoutons, pour enterrer cette idée, que le « brassage social », dont on nous rebat les oreilles, et dont on attend un miracle en un claquement de doigt devrait déjà exister du simple fait que tous les jeunes Français ont passé ensemble 10 ans sur les bancs de l’école.
L’obligation théorique de ce service, suscitera en outre, comme dans le passé, de multiples démarches d’évitement pour les motifs les plus inavouables ; d’autant qu’on a pris soin de rassurer, de dire que les gendarmes ne seraient pas envoyés pour chercher les réfractaires. Comme on en prend l’habitude depuis longtemps dans ce pays, on envisage des lois dont l’application sera facultative et dépendra de la bonne volonté des individus.
En fait, on cherche désespérément à raccommoder le tissu national qui s’est déchiré petit à petit depuis qu’on a commencé à tolérer chez nous une population qui nous reste étrangère, globalement hostile dans sa jeunesse, même quand elle a une carte d’identité dans la poche.
Beaucoup se nourrissent ainsi de l’illusion qu’on peut pallier les insuffisances de notre système éducatif en quelques semaines. On ne fera pas l’économie d’une remise au pas du ministère de l’éducation nationale. Mais attendre une telle injonction de nos gouvernants n’est-elle pas utopique puisqu’eux-mêmes n’ont pas pris la mesure de la menace que l’invasion islamique fait peser sur notre nation ?
Général Roland DUBOIS - VPF Ile de France
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