Les frontières intérieures…
- vr4429
- 4 mai 2018
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La condition première pour que les populations puissent exercer leur droit de circuler d’un pays à l’autre est la suppression des frontières. C’est ce que nous disent ceux et celles qui réclament aujourd’hui que la Terre ne soit plus qu’un simple village à grande échelle, à l’intérieur duquel chacun pourrait aller et venir à sa guise, sans la contrainte du droit du sang qui doit s’effacer désormais devant la règle du droit du sol, sans même l’exigence minimum d’un devoir du cœur puisque celle-ci imposerait au libre voyageur une obligation, celle d’aimer tout particulièrement le lieu où il veut se rendre. Ce qui reviendrait à mettre en place une frontière d’un autre genre.
La libre circulation des personnes, ainsi que les conditions qui pourraient la rendre possible, ne seraient pas blâmables en soi si elles ne comportaient une contradiction de taille qui fait que l’on part d’une idée pour aboutir à son contraire. Car si des frontières tombent, d’autres sont érigées ailleurs, en plus grand nombre, autrement plus infranchissables, gardées par des surveillants bien plus sourcilleux que nos douaniers de l’ancien temps et, qui plus est, mises en place par ceux-là mêmes qui n’en veulent plus, c’est-à-dire l’extrême-gauche et bon nombre de gens entrés en France sans le moindre sentiment pour notre Pays. Je doute fort, en effet, qu’il soit possible – même en faisant valoir notre droit de circuler librement – de franchir les entrées d’Aulnay-sous-Bois, Montfermeil, La Courneuve, Saint-Denis, Aubervilliers, Epinay-sur-Seine, Evry, Trappes, Nanterre, Gennevilliers … Pour ne prendre que celles-là. Il n’a pas été davantage facile, ces temps derniers – même pour ceux qui y étaient inscrits – de pénétrer sans risque dans certaines facultés de Paris, Lille, Montpellier, Rennes, Nantes, Lyon, Strasbourg … Sans oublier les autres.
La ZAD de Notre-Dame-des Landes mériterait à elle seule une étude approfondie. Régie par des règles qui excluent toutes les autres, délimitant les lieux comme personne ne serait autorisé à le faire chez lui, forgeant ses propres armes, la ZAD est l’exemple parfait de ces nouveaux rideaux de fer érigés par des gens qu’un simple poste frontière incommode au plus au point, mais qui s’arrogent le droit de mettre des barbelés où bon leur semble.
Même si ces zones, qu’elles soient à défendre, à islamiser, ou à cacher pour y commettre des délits, ne couvrent pas encore l’ensemble du territoire national, elles en arrachent peu à peu des pans entiers jusqu’à rendre la France infirme pour le restant de son histoire.
L’unité nationale, dans notre Pays, n’a jamais été chose facile en raison, peut-être, de certains traits de tempérament de ses habitants. « Les Français contre les Français, dix siècles de discorde », titrait déjà le magazine Historia dans un numéro paru il y a plusieurs années. Cette disposition, presque naturelle, de notre peuple à se chamailler devrait nous rendre plus vigilants encore que nos voisins, et surtout nous inviter à la prudence quand – pour faire peut-être mieux que les autres – il nous prend de vouloir nous élargir à d’autres populations qui n’ont pas toujours comme vertu première de s’entendre également à merveille.
Si les pays ont, de tout temps, existé avec leurs frontières, c’est certainement pour une bonne raison. La preuve : même ceux qui ne les aiment pas là où elles ont leur place ne peuvent pas s’empêcher d’aller en établir ailleurs, en mettant toutes leurs forces à les défendre.
Les nuages qui se font de plus en plus lourds au-dessus de nous devraient nous faire craindre la pire des guerres, celle qui n’est régie par aucune convention, qui ne se fait pas au regard de l’uniforme qui se voit bien, mais au regard de plein d’autres choses qui ne se voient pas toujours. Une guerre qui n’a pas de hiérarchie militaire, mais rassemble des individus sans grade dont on ne pourra jamais établir la responsabilité. Ses tribunaux sont sans loi et ses morts souvent sans sépulture. La pire des guerres … La guerre civile.
Luc KEROG - VPF 56
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